La décision de rétablir le règlement discriminatoire sur les chiens fermement condamnée

La décision du juge va à l’encontre du bon sens et de la science

Humane Society Internationale


  • Il n’existe aucune preuve du fait que les lois qui ciblent certaines races réduisent les morsures de chien ou les attaques sur les personnes. Phillip Marshall for The HSUS

Humane Society International/Canada est profondément attristée et déçue de la décision d’un juge de rétablir le règlement discriminatoire et controversé sur les chiens après que la Ville de Montréal a fait appel de la décision de suspension, aux frais des contribuables.

En vertu du règlement, les chiens de type pitbull sont interdits et les propriétaires de ce type de chiens devront posséder un permis spécial en attendant la vérification de leurs antécédents criminels. Ils devront museler leurs chiens en public et les tenir constamment avec une laisse d’une longueur de quatre pieds. Beaucoup d’animaux se trouvant dans des refuges pourraient mourir à cause de ce règlement discriminatoire. Bien que le règlement visant les chiens de type pitbull soit désormais en vigueur après le succès de l’appel demandé à la suite de la décision de suspension, la Cour supérieure du Québec mène actuellement une analyse approfondie sur la validité du règlement. La décision finale sera rendue dans les mois à venir et pourra se traduire par le rejet ou la révision du règlement. Ewa Demianowicz, responsable de campagne pour HSI/Canada, a déclaré :

« Même si nous sommes déçus de la décision de rétablir ce règlement discriminatoire, nous espérons que le procès en cours l’annulera définitivement. Nos représentants élus se servent de propos alarmistes et de l’hystérie pour s’attaquer à des animaux inoffensifs. D’un point de vue scientifique, la législation visant les races particulières ne rend en aucun cas les communautés plus sécuritaires, elle porte seulement préjudice aux chiens et aux personnes. C’est pour cette raison que la LSR a été interdite dans 20 États américains et a été révoquée par des centaines de municipalités. »

Les faits :

  • Il n’existe aucune preuve du fait que les lois qui ciblent certaines races réduisent les morsures de chien ou les attaques sur les personnes, et aucune juridiction n’a été en mesure de prouver que ce genre de loi avait amélioré la sécurité publique. Après plus de 10 ans de LSR en vigueur en Ontario, le taux de morsures de chien n’a jamais été aussi élevé. Ces lois coûtent cher, ne peuvent pas être appliquées de façon efficace, et causent des souffrances inutiles aux familles, aux chiens et à des communautés entières.
  • Aux États-Unis, 20 États ont interdit la législation visant certaines races de chiens, car elle n’est pas fondée scientifiquement, elle est très coûteuse à appliquer et elle porte préjudice aux chiens comme aux personnes.
  • Parce qu’il est impossible d’identifier clairement un chien de type pitbull, ce règlement montréalais signifie que tous les gros chiens risquent d’être saisis et euthanasiés, à la discrétion des agents chargés de faire appliquer cette loi. Ce règlement interdit tous les Staffordshire-bull-terrier, les American Pit Bull Terrier, les American Staffordshire terriers, tout chien croisé avec l’une de ces races, ou tout chien présentant des caractéristiques propres à l’une de ces races. Cependant, la ville n’est toujours pas en mesure d’expliquer aux citoyens comment savoir si leur chien présente des “caractéristiques morpholigiques” similaires aux chiens de type pitbull ni comment contester l’appartenance de leur chien à cette race en cas de désaccord.
  • Le chien impliqué dans la mort d’une femme à Montréal cette année était enregistré en tant que boxer. De plus, le chien s’était montré agressif à au moins deux autres occasions, mais la ville n’avait pris aucune mesure en vertu du règlement alors en vigueur.
  • La meilleure façon d’empêcher les morsures de chien est de mettre en place une approche proactive dans tous les secteurs de la communauté. L’Association canadienne des médecins vétérinaires et l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec se sont clairement prononcés contre une législation visant certaines races.
  • Les experts ont constaté qu’aucune race n’est plus susceptible de mordre qu’une autre. Il existe des facteurs qui sont scientifiquement liés aux agressions chez les chiens. Parmi eux, on relève la négligence, la maltraitance et l’absence de stérilisation. Une législation efficace pour la sécurité publique devrait donc se concentrer sur ces facteurs plutôt que sur des interdictions de races cruelles et inutiles.
  • Les experts ont constaté qu’aucune race n’est plus susceptible de mordre qu’une autre. Il existe des facteurs qui contribuent aux morsures de chiens, notamment le manque de socialisation, de dressage, l’encouragement à l’agression, la négligence et la maltraitance, pour n’en citer que quelques-uns. Une législation efficace pour la sécurité publique devrait inculquer le bon sens aux propriétaires de chien, au lieu de se concentrer sur une interdiction inutile et cruelle de races de chiens.
  • Au cours des trente dernières années, six personnes ont été tuées par des chiens au Québec. Dans les huit chiens impliqués dans ces attaques fatales, sept étaient de type husky, et la race du chien impliqué dans l’attaque d’une Montréalaise en 2016 n’a pas pu être identifiée avec certitude. Il semblerait que les législations visant une race précise ciblent rarement d’autres races que le type pitbull.
  • La SPCA de Montréal estime que, rien que dans leur refuge, entre 300 et 700 chiens sans problème de santé ou de comportement auraient été ciblés par cette législation si elle avait été en vigueur en 2016.
  • Le Québec rédige actuellement un projet de loi visant à répondre aux problèmes que représentent les chiens dangereux. HSI/Canada poursuit son travail pour empêcher le Québec de reproduire l’erreur commise à Montréal. Vous pouvez aider HSI/Canada à mettre un terme à la LSR au Québec en vous rendant sur hsicanada.ca/lsr

Vous vivez au Québec? Agissez afin d’interdire les lois qui visent les races particulières.

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