Les familles des chiens menacés par le règlement LRP injuste à Montréal se voient accorder un sursis temporaire

La ville accordera un délai supplémentaire à plus de 500 familles propriétaires de chiens menacées par une lettre de la Ville.

Humane Society Internationale


  • DemureDragonfly/istock

MONTRÉAL—La Ville de Montréal accorde une extension aux familles avec des chiens touchés par son règlement discriminatoire sur les chiens. La décision fait suite à une récente contestation judiciaire contre la municipalité sur un avis envoyé à 520 propriétaires leur ordonnant de se départir de leurs chiens en raison de demandes de permis incomplètes. Ces personnes pourront maintenant déposer une demande dans les prochains mois pour un permis spécial qui leur permettra de garder leurs chiens.

Ewa Demianowicz, responsable de campagne chez Humane Society International/Canada, a déclaré :

« Nous sommes très heureux qu’il reste un espoir pour les familles menacées de voir leurs chiens innocents saisis par la ville. Cependant, nous n’oublions pas à quel point ce règlement est problématique, arbitraire et dangereux. De nombreux chiens seront condamnés si cette interdiction de race reste en vigueur. Il est inacceptable que la Ville de Montréal utilise des chiens innocents comme boucs émissaires pour masquer son échec à protéger la population. Non seulement la Ville déchire inutilement des familles en visant des chiens qui n’ont aucun antécédent de comportement dangereux, mais elle gaspille aussi l’argent des contribuables en défendant un règlement assurément voué à l’échec.

Aidez-nous à dire non aux lois spécifiques aux races au Québec

La législation visant des races particulières (LRP) est une tendance en déclin, car elle est inefficace, inapplicable, coûteuse et mène à des euthanasies inutiles. Aux États-Unis, 21 États ont interdit les LRP et des centaines de municipalités d’Amérique du Nord ont révoqué de tels règlements. Récemment, la ville de Châteauguay a renversé une interdiction des pitbulls qui était en place depuis 30 ans.

Si la Ville de Montréal souhaitait réellement améliorer la sécurité publique, elle prendrait modèle sur Calgary : les incidents causés par des chiens ont baissé de 78 %, sans interdire aucune race. Au lieu de cela, nos représentants élus se servent sans scrupules de propos alarmistes et de l’hystérie pour s’attaquer à des animaux inoffensifs. »

Les faits :

  • Il n’existe aucune preuve du fait que les lois qui ciblent certaines races réduisent les morsures de chien ou les attaques sur les personnes, et aucune juridiction n’a été en mesure de prouver que ce genre de loi avait amélioré la sécurité publique. Après plus de 10 ans de LSR en vigueur en Ontario, le taux de morsures de chien n’a jamais été aussi élevé. Ces lois coûtent cher, ne peuvent pas être appliquées de façon efficace, et causent des souffrances inutiles aux familles, aux chiens et à des communautés entières.
  • Parce qu’il est impossible d’identifier clairement un chien de type pitbull, ce règlement montréalais signifie que tous les gros chiens risquent d’être saisis et euthanasiés, à la discrétion des agents chargés de faire appliquer cette loi. Ce règlement interdit tous les Staffordshire-bull-terrier, les American Pit Bull Terrier, les American Staffordshire terriers, tout chien croisé avec l’une de ces races, ou tout chien présentant des caractéristiques propres à l’une de ces races. Cependant, la ville n’est toujours pas en mesure d’expliquer aux citoyens comment savoir si leur chien présente des “caractéristiques morpholigiques” similaires aux chiens de type pitbull ni comment contester l’appartenance de leur chien à cette race en cas de désaccord.
  • Le chien impliqué dans la mort d’une femme à Montréal cette année était enregistré en tant que boxer. De plus, le chien s’était montré agressif à au moins deux autres occasions, mais la ville n’avait pris aucune mesure en vertu du règlement alors en vigueur.
  • La meilleure façon d’empêcher les morsures de chien est de mettre en place une approche proactive dans tous les secteurs de la communauté. L’Association canadienne des médecins vétérinaires et l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec se sont clairement prononcés contre une législation visant certaines races.
  • Les experts ont constaté qu’aucune race n’est plus susceptible de mordre qu’une autre. Il existe des facteurs qui sont scientifiquement liés aux agressions chez les chiens. Parmi eux, on relève la négligence, la maltraitance et l’absence de stérilisation. Une législation efficace pour la sécurité publique devrait donc se concentrer sur ces facteurs plutôt que sur des interdictions de races cruelles et inutiles..
  • Au cours des trente dernières années, six personnes ont été tuées par des chiens au Québec. Dans les huit chiens impliqués dans ces attaques fatales, sept étaient de type husky, et la race du chien impliqué dans l’attaque d’une Montréalaise en 2016 n’a pas pu être identifiée avec certitude. Il semblerait que les législations visant une race précise ciblent rarement d’autres races que le type pitbull.
  • La SPCA de Montréal estime que, rien que dans leur refuge, entre 300 et 700 chiens sans problème de santé ou de comportement auraient été ciblés par cette législation si elle avait été en vigueur en 2016.
  • En avril 2017, le gouvernement du Québec a présenté le projet de loi 128, qui donne au gouvernement des nouveaux pouvoirs d’imposer des restrictions sur certains chiens et leurs gardiens, incluant l’interdiction de certaines races de chiens. Le projet de loi vise les chiens de type pitbull et les Rottweilers, ainsi que les croisements de ceux-ci. Ce projet de loi n’a pas encore été adopté.

Contact média :Christopher Paré – b: 514 395-2914, c: 438 402-0643, cpare@hsi.org

Learn More Button Inserter