Une éclosion de COVID-19 dans une ferme d’élevage de visons en Colombie-Britannique met en lumière le besoin urgent de mettre fin aux élevages d’animaux à fourrure au Canada

Il est indispensable que des mesures soient prises à l’échelle des provinces et du pays tout entier afin de supprimer progressivement ces élevages cruels et de protéger les Canadiens de potentielles flambées épidémiques dévastatrices.

Humane Society Internationale


Mark Hicken, Alamy Stock photo

MONTRÉAL—À la suite de l’éclosion de COVID-19 parmi les employés et les animaux d’une ferme d’élevage de visons de la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique, Humane Society International/Canada appelle une nouvelle fois le gouvernement fédéral et les provinces à mettre fin à cette industrie dans tout le pays. Un sondage a démontré que 78 % des Canadiens sont favorables à l’interdiction nationale de l’élevage d’animaux pour leur fourrure (Insights West, 2020). Pourtant, on note un contraste saisissant entre l’opinion canadienne et les décisions fédérales et provinciales : une analyse de CBC News réalisée en 2020 a révélé que plus de 100 millions de dollars de fonds ont été attribués à l’industrie de l’élevage de visons, et ce, depuis 2014 seulement.

À la ferme d’élevage de la vallée du Fraser, huit employés et au moins cinq visons ont contracté le virus SARS-CoV-2. Par ailleurs, il existe de nombreuses preuves d’importantes éclosions de COVID-19 (ainsi que des mutations inquiétantes du virus et des transmissions à l’être humain) dans les fermes d’élevage de vison d’autres pays grands producteurs de fourrure, notamment au Danemark. Ces flambées ont conduit à la décision d’abattre plus de 15 millions de visons dans des circonstances abominables, ainsi qu’à la mise en quarantaine de centaines de milliers de personnes. Il est clair que les millions de visons confinés dans les élevages intensifs canadiens sont hautement susceptibles de contracter et de transmettre le SARS-CoV-2, sans compter les risques de mutation du virus chez ces animaux. Cela pourrait entraîner des flambées épidémiques dans la population humaine et compromettre les avancées de la médecine.

Pour Kelly Butler, responsable de la campagne pour la protection des espèces sauvages chez HSI/Canada, « les fermes d’élevage industriel d’animaux à fourrure sont non seulement incapables de répondre au moindre besoin des animaux sauvages qu’elles enferment et tuent au nom de la mode, mais elles constituent également un terrain très favorable à la transmission et à la mutation de zoonoses, notamment la COVID-19. Il est aberrant de voir que le gouvernement fédéral et les provinces continuent d’autoriser et de subventionner cette industrie cruelle, et donc de mettre en danger la santé et la sécurité des Canadiens simplement pour satisfaire les fantaisies de l’industrie de la mode. »

Ces dernières années, de nombreuses enquêtes ont exposé les conditions de vie abjectes des animaux dans les fermes d’élevage industriel au Canada. Dans l’une d’elles, la conseillère scientifique en chef de la SPCA de la Colombie-Britannique détaille les observations qu’elle a pu faire dans l’une des fermes de la province en 2014. Elle y décrit « 70 000 visons enfermés dans des cages de la taille de deux boîtes à chaussures, entassés sur un sol recouvert d’un amas de leurs propres excréments. Nombre d’entre eux avaient une patte, des doigts ou une oreille en moins, et l’un des animaux, paralysé pour une raison inconnue, a dû être euthanasié sur place. »

Chaque année, près de deux millions d’animaux sont abattus dans les fermes d’élevage d’animaux à fourrure du Canada. Cette industrie est déjà interdite dans 12 pays, et est en cours d’interdiction ou d’élimination progressive dans de nombreux autres.

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Contact pour les médias : Michael Bernard, directeur adjoint, HSI/Canada. Cell. : 613 371-5170. Courriel : mbernard@hsi.org

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